Chantal Akerman

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Chantal Akerman, nĂ©e le 6 juin 1950 Ă  Bruxelles, mesurait environ 1,68 m. Sa vie, bien que courte, a laissĂ© une empreinte indĂ©lĂ©bile sur le cinĂ©ma. Cette belge d’origine juive franco-belge, partie trop tĂ´t en 2015, c’Ă©tait une force de la nature, fragile mais rĂ©solue.

Alors, imaginez une ado de 15 ans, scotchée devant « Pierrot le Fou » de Godard, décidant là, comme ça, qu’elle ferait du cinéma. Pas la tendre comédie hollywoodienne, non, plutôt un cinéma qui explore le quotidien, la féminité, l’ennui… Bref, ce terrain-là.

Elle avait ce regard suspendu, presque clinique, sur la banalité, mais donnant corps et émotion à chaque geste. Jeanne Dielman, par exemple, son film le plus emblématique, est une plongée hypnotique dans le quotidien d’une mère veuve qui vit dans une routine étouffante.

Au-delà du cinéma, son histoire familiale – son père caché pendant la guerre, sa mère rescapée d’Auschwitz – teinte son œuvre d’une gravité sourde. Une cinéaste qui, en 40 films, a réussi à bâtir un pont entre le documentaire, la fiction, l’art plastique et le féminisme.

Chantal Akerman : femme du cinéma moderne et figure engagée

Alors, qui était vraiment cette femme ? Une cinéaste belge et française, juive, homosexuelle, pas dans la norme, ni par le style, ni par la vie. Elle s’est jetée dans le cinéma en en souffrant parfois, poussée par ses racines lourdes et sa quête d’identité.

Elle est la réalisatrice du film culte Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles, chef-d’œuvre qui a secoué Cannes en 1975 et continue d’influencer encore aujourd’hui. Mais Akerman, c’est aussi une exploratrice des formes ; elle a touché au docu, au film expérimental, à la comédie ou encore à l’adaptation littéraire.

Cette artiste a toujours su mêler ses combats personnels avec un cinéma fait de silences, de plans fixes et de gestes répétés, presque rituel. C’est un peu comme si elle déshabillait la vie ordinaire pour mieux montrer ce qu’elle cache, souvent douloureux, souvent politique.

Son féminisme est un des fils rouges indispensables pour comprendre son œuvre : elle a, à sa manière, redonné une voix et une visibilité à la condition féminine et aux silences qui l’entourent.

Les débuts précoces d’une cinéaste hors norme

Avant de marquer l’histoire, Akerman a eu son lot de prises de risque. À 18 ans, elle quitte l’école de cinéma de Bruxelles – ça vous parle ? Rien de mieux que de faire son propre cinéma, sur le terrain.

À New York, elle croise le travail de Michael Snow, ce fou du cinéma expérimental, et ça lui ouvre les yeux sur le non-narratif. Ça peut paraître un peu barbant, mais pour elle, c’est une révélation. Elle tourne des courts, des docu, dont News from Home, où la voix de sa mère raconte des lettres tout en filmant New York, cette ville fourmillante, distante.

Avant Jeanne Dielman, elle réalise Je, tu, il, elle, une œuvre déjà troublante et intime, avec elle-même dans le rôle principal pour poser frontalement la question du désir lesbien. En 2025, ça reste hyper avant-gardiste, voyez.

Elle n’est pas du genre à se suivre les règles, ça, on l’a bien compris : son cinéma raconte des choses que personne ne voulait voir en s’attardant très longtemps, souvent, sur des gestes anodins. Fascinant et déroutant.

Jeanne Dielman : un tournant majeur dans l’histoire du cinéma

Vous avez sĂ»rement entendu parler de ce film presque mythique. Ce que je trouve fou, c’est comment Akerman a rĂ©ussi Ă  capturer le quotidien d’une femme avec une telle prĂ©cision que ça m’a parfois coupĂ© le souffle.

Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles, c’est trois heures et quart à suivre les rituels d’une mère veuve : cuisine, ménage, prostitution occasionnelle. À côté, tout paraît simple, mais là, vous avez cette mécanique implacable, froide et sociale, qui étouffe.

Delphine Seyrig y est magistrale, elle donne vie à ce portrait d’aliénation féminine. Franchement, c’est plus qu’un film, c’est un instantané politique et esthétique puissant qui a marqué le monde du cinéma. Et en 2022, il a été élu meilleur film de tous les temps par un panel de critiques internationaux. Impressionnant, non ?

Ce film, c’est un coup de poing. Une réflexion sur la place des femmes et souvent, sur leur invisibilité dans le cinéma comme dans la vie. D’une maîtrise folle, c’est un classique à voir et revoir.

Au-delà de Jeanne Dielman : une filmographie diverse et engagée

Mais Akerman, ce n’est pas que Jeanne Dielman, heureusement ! Elle a exploré des styles variés, parfois plus légers comme Golden Eighties, une comédie musicale sur fond de galerie commerciale. Oui, vous avez bien lu.

Des films comme Les Rendez-vous d’Anna nous plongent dans une Europe mĂ©lancolique, pas loin du road trip intĂ©rieur, pendant que D’Est scrute l’après-guerre froide avec une lenteur mĂ©ditative.

Elle a aussi fait tourner Juliette Binoche et William Hurt dans A Couch in New York, une comédie romantique plutôt douce, ce qui dénote dans son parcours souvent austère.

Son dernier film, No Home Movie, est un dialogue poignant avec sa mère, juste avant la mort de cette dernière en 2014, un documentaire qui révèle sa vulnérabilité et ses tourments personnels.

Vie privée et héritage de Chantal Akerman

Derrière la caméra, Akerman menait une vie marquée par la solitude et la quête de sens. Son homosexualité et ses souffrances psychiques ont influencé son œuvre, mais elle n’en parlait qu’avec pudeur.

Franchement, ce n’était pas une vie simple. Elle a lutté contre la dépression, et tragiquement, elle s’est suicidée en 2015. Une perte immense pour le monde du cinéma.

Son héritage est tellement immense qu’en 2025, on célèbre encore son travail, avec des cycles de films sur Arte et l’exposition Chantal Akerman — Travelling au Jeu de Paume à Paris, jusqu’en janvier prochain, qui rassemble ses œuvres et rend hommage à sa créativité unique.

Pour vraiment comprendre cette artiste hors norme, rien de mieux qu’un détour sur Wikipedia ou la Britannica, qui livrent une plongée complète dans sa vie et son œuvre.

Liste des films incontournables de Chantal Akerman à découvrir en 2025 🎬✨

  • 🎞️ Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles (1975) – Le chef-d’œuvre absolu.
  • 🎞️ Je, tu, il, elle (1974) – Exploration du dĂ©sir et de la solitude.
  • 🎞️ News from Home (1976) – Docu poĂ©tique sur New York et les lettres maternelles.
  • 🎞️ Les Rendez-vous d’Anna (1978) – Portrait introspectif d’une rĂ©alisatrice en voyage.
  • 🎞️ Golden Eighties (1986) – ComĂ©die musicale surprenante.
  • 🎞️ A Couch in New York (1996) – ComĂ©die romantique avec Binoche et Hurt.
  • 🎞️ No Home Movie (2015) – Dernier film intime et bouleversant.

Qui était Chantal Akerman ?

Chantal Akerman était une cinéaste belge et française reconnue pour son style unique mêlant cinéma expérimental et féminisme, explorant souvent la vie quotidienne et la condition féminine.

Quel est le film le plus célèbre de Chantal Akerman ?

Son film le plus célèbre est Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles, reconnu comme un chef-d’œuvre du cinéma moderne et féministe.

Comment Chantal Akerman a-t-elle influencé le cinéma ?

Par son regard unique sur le quotidien et son usage novateur des plans longs et fixes, elle a bouleversé les codes narratifs traditionnels, inspirant de nombreux cinéastes.

Quelles thématiques revenaient souvent dans ses films ?

Elle revenait souvent sur la solitude, le fĂ©minisme, l’ennui rĂ©pĂ©titif du quotidien, son identitĂ© juive, et les traumatismes familiaux liĂ©s Ă  la Shoah.

Quels sont les projets récents liés à Chantal Akerman ?

En 2025, on peut encore voir ses films sur Arte et visiter une superbe exposition au musée du Jeu de Paume à Paris qui met en lumière son œuvre exceptionnelle.


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